Abdoul Kamardine, 1er Vice-président du Conseil d’administration de l’EPFAM

« L’EPFAM est un outil au service du territoire. C’est une structure encore jeune, ses salariés ont les compétences, la technicité et l’ingénierie dont Mayotte a besoin.

Mon devoir, en tant que 1er Vice-président du Conseil d’administration, c’est que l’EPFAM atteigne ses objectifs, et que l’établissement fonctionne dans la plénitude de ses attributions, à savoir engager des opérations d’aménagement du territoire au profit des communes, des intercommunalités, et des autres structures publiques de Mayotte. 

Ce n’est pas l’envie qui manque que d’aller vite ! Mais force est de constater que les opérations butent encore face à des problèmes. La problématique n’est pas tant sur les zones à aménager, mais sur les zones déjà aménagées. Il faut aller reconquérir ces secteurs et la tâche est complexe. Il peut y avoir des incompréhensions de la part des occupants, car même s’ils souhaitent que les choses avancent et qu’ils savent que c’est nécessaire, ils doivent faire des concessions. Par exemple, la personne qui a fait un escalier qui gênera la construction d’une future voie publique, doit accepter de casser l’escalier. Je comprends que ce soit dur à entendre !

« Je préfère que nous prenions le temps nécessaire à la concertation »

Pour éviter ces difficultés, il faut sensibiliser les habitants, impliquer la société mahoraise aux projets, aller au-devant des personnes influentes dans les villages, discuter, échanger, expliquer le bien-fondé des projets, de manière très ouverte. Les Communes et l’EPFAM doivent mener ce travail main dans la main.

Évidemment nous sommes pressés que les choses avancent, que Mayotte se développe, car nous avons le sentiment d’avoir perdu beaucoup de temps. Mais je préfère que nous prenions le temps nécessaire à la discussion et à la concertation, savoir ce que les habitants souhaitent pour l’avenir de leur quartier. Ce sont des éléments fondamentaux à la réussite des projets portés par l’EPFAM.

On peut d’autre part entendre que « l’EPFAM veut nous voler nos terres », mais cette affirmation est fausse ! Il faut rétablir la vérité : l’EPFAM est sollicité par les collectivités territoriales pour mener des opérations. Dans ce cadre, l’établissement achète des terrains (pour y installer des agriculteurs, pour y permettre la construction de logements ou d’infrastructures publiques, etc.). Des alternatives sont proposées aux propriétaires fonciers qui acceptent de vendre leurs terres pour la réalisation des projets d’intérêt général : l’intention n’est absolument pas de laisser les propriétaires sans rien, de les spolier, mais de leur proposer les meilleures conditions de dédommagement possibles.

L’EPFAM travaille pour le territoire et pour les habitants, pas contre eux ! »