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376

KM2

Plus petit département d’outre-mer

299 300

HABITANTS

796

HABITANTS/KM2

Plus importante densité de France – hors Île-de-France

77 %

DE LA POPULATION VIT SOUS LE SEUIL DE PAUVRETÉ

17

COMMUNES

5

INTERCOMMUNALITÉS

2

RÉSERVES NATURELLES NATIONALES

4

AIRES MARINES PROTÉGÉES

GÉOGRAPHIE

Mayotte est une île de l’océan Indien, située entre Madagascar et les côtes du Mozambique. Elle fait partie de l’archipel des Comores. Elle comprend deux îles principales, Petite Terre (11 km²) et Grande Terre (348 km², chef-lieu : Mamoudzou), ainsi qu’une trentaine d’îlots. Mayotte se situe à une distance d’environ 8 000 km de la métropole et 1 400 km de la Réunion.

Mayotte est un territoire « fini » du fait de son insularité, exigu (37 600 hectares) et pentu (60 % du territoire en pente de plus de 15 %).

90% du territoire est soumis à au moins un aléa naturel fort.

 

STATUT JURIDIQUE

Le 31 mars 2011, la Collectivité départementale de Mayotte est devenue officiellement le cent-unième département de France et son cinquième département d’outre-mer.

En devenant département, Mayotte a également changé de statut au niveau européen : elle est Région ultrapériphérique française depuis le 1er janvier 2014 et fait partie de l’Union Européenne depuis cette même date.

Mayotte appartient au territoire douanier de l’Union Européenne. Pour autant des spécificités fiscales y sont applicables.

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Ces éléments de contexte, permettant de mieux appréhender les enjeux de l’action de l’EPFAM et son territoire d’intervention, sont issus du diagnostic mené par Actifatis, E.Co, Blezat, Harappa, Kazelo et A.P., sur lequel se base le Plan stratégique de développement de l’EPFAM.

Découvrir le Plan stratégique de développement 2022-20226

ÎLE DES SENS

« Comme de longs échos qui de loin se confondent […] les parfums, les couleurs et les sons se répondent. »
Les colliers de jasmin, où l'accueil en couleur à Mayotte mask.png

« Comme de longs échos qui de loin se confondent […] les parfums, les couleurs et les sons se répondent. »

Mayotte est souvent appelée l’île aux parfums, en raison de sa production d’ylang-ylang, de girofle, de cannelle, de citronnelle, de vanille… et bien que la production d’ylang-ylang soit aujourd’hui réduite, elle pourrait se revendiquer île des sens, et les vers du poème Correspondance de Baudelaire « Comme de longs échos qui de loin se confondent […] les parfums, les couleurs et les sons se répondent. » y trouvent une manifestation éclatante.

La pratique de l’Islam, religion dominante et prégnante, y est modérée et ouverte. Les cérémonies festives – mariages, naissances, événements religieux comme les retours de pèlerinage – sont très présentes, y compris dans l’espace public.

Les fêtes religieuses ou sociales, les vêtements, les onguents sur les visages des femmes, la coloration des bâtiments, les jardins, les couleurs du lagon, du sable, de la terre et de la végétation… sont autant de manifestations apparentes de la profonde spécificité de la culture et de la géographie de Mayotte.

Les femmes occupent traditionnellement une place sociale importante, et on pourrait qualifier la société de musulmane matriarcale. Le principe de matrilocalité de l’habitat organisait traditionnellement la famille mahoraise. Il est aujourd’hui perturbé par la régularisation du foncier, l’alignement sur le droit républicain national qui met tous les héritiers à égalité, les droits de succession.

La proximité avec Madagascar et les pays bantous de l’Est africain (Nord Mozambique, Tanzanie, Kenya) peut donner à Mayotte un rôle de tête de pont des échanges économiques et culturels entre l’Europe et ces pays. De nombreux échanges existent déjà.

Sa population est jeune ; et son niveau d’éducation est comparativement élevé par rapport aux territoires environnants. L’enseignement supérieur – dans un esprit de coopération régionale – est une grande opportunité.

Sur le plan touristique Mayotte pourrait rivaliser avec les plus attractives destinations de l’océan Indien, par ses plages, sa flore et sa faune, sa culture, ses paysages… et par ses services publics sanitaires ou administratifs aux standards européens, sécurisants pour les touristes.

Le patrimoine naturel de Mayotte, « point chaud » de biodiversité selon l’Union internationale pour la conservation de la nature, offre une grande diversité de milieux naturels remarquables : lagon exceptionnel et sa double barrière de corail, mangroves, forêts abritant une faune et une flore parfois endémiques. Grâce à cette biodiversité, Mayotte possède un potentiel exceptionnel pour développer de nouvelles richesses, au-delà d’une meilleure intégration de la biodiversité dans l’aménagement du territoire et dans la vie économique : industrie pharmaceutique, aquaculture, tourisme…

QUELQUES MOTS SUR LE LAGON

Le lagon est certainement une des valeurs de Mayotte qui peut générer les plus grandes ressources.
le lagon héberge une biodiversité riche et unique

Plus qu’une île de moins de 400 km² au milieu de l’océan, Mayotte est un lac de 1 500 km² avec une île en son cœur. Ce lagon lui confère, et avec elle à la France, à la fois une dimension et une responsabilité mondiales. La valeur de ce lagon n’est guère perçue, sauf par des associations environnementales, des amoureux de la plongée sous-marine et des scientifiques. La pêche et l’aquaculture sont des ressources importantes : 2 500 tonnes sont produites par an (550 barques de pêche dont 140 agréées, 730 pirogues traditionnelles, pêche à pied), soit environ 78 % de la consommation de produits de la mer.

Par sa dimension et sa qualité, le lagon est certainement une des valeurs de Mayotte qui peut générer les plus grandes ressources dans l’économie de la connaissance et des échanges du 21è siècle, qui peut la faire compter dans le monde. L’idée de son inscription sur la liste du patrimoine mondiale de l’UNESCO a été émise.

La préservation des coraux menacés par les dérèglements climatiques et par les pollutions liées aux déchets et à l’insuffisance de l’assainissement, la capacité à conjuguer développement économique et préservation de l’environnement, celle aussi à réguler la pêche voire à développer une aquaculture marine non polluante sont des opportunités essentielles du développement de Mayotte.

Mayotte a la légitimité géophysique, scientifique, politique à prendre un leadership mondial de la préservation et de la valorisation des lagons. Peut-être Mayotte pourra-t-elle devenir un lieu de production (et non seulement de préservation) de la biodiversité tropicale et lagonaire.

DE GRANDES AVANCÉES RÉCENTES

En 40 ans, Mayotte a accompli ce que la plupart des communes de Métropole ont réalisé en près d’un siècle.
immeuble de Mamoudzou quartier Mgonbani mask.png

Enfin il faut souligner les avancées des dernières décennies. Certes beaucoup doit encore être entrepris pour que Mayotte comble ses retards socio-économiques, d’équipements et d’infrastructures ; mais l’évolution est spectaculaire. En 40 ans, Mayotte a accompli ce que la plupart des communes de Métropole ont réalisé en près d’un siècle depuis le lendemain de la 1ère Guerre Mondiale, voire davantage : réseaux d’eau potable et électriques et en partie d’assainissement, écoles, équipements sanitaires, sportifs et socio culturels, routes, services de ramassage des ordures ménagères, de ramassage scolaire, port en eau profonde, aéroport, logements (le nombre de résidences principales a été multiplié par plus de 5 entre 1978 et 2012)…

Et elle est parvenue à le faire dans des conditions triplement complexes : contraintes géographiques et environnementales, jeunesse des collectivités, rareté de l’ingénierie.

Les projets sont nombreux et variés dans les domaines de la construction d’écoles, de la rénovation urbaine, des équipements, des infrastructures…

Le contexte institutionnel connaît enfin une profonde mutation. Il y a 40 ans Mayotte était organisée en 72 villages, auxquels d’ailleurs la population demeure très attachée. Depuis, des communes ont été créées, puis 5 EPCI. La départementalisation a donné autonomie et pleine responsabilité au Conseil départemental.

DES ENJEUX IMMÉDIATS MAJEURS

L’acuité de la question sociale est si forte qu’il est complexe de s’engager dans des développements nécessairement inscrits dans le long terme.

Ces valeurs et ces projets qui pourraient projeter Mayotte dans le monde sont occultés par l’immensité des défis économiques, urbains et sociaux. Et du coup par l’actualité et l’immédiateté. L’acuité de la question sociale, notamment de la résorption de l’habitat indigne, de l’extrême pauvreté d’une part de la population, de la délinquance qui lui est en partie liée, de la scolarisation des enfants, des risques sanitaires… est si forte qu’il est complexe de s’engager dans des développements nécessairement inscrits dans le long terme.

FAIRE FACE A UNE DEMOGRAPHIE GALOPANTE

L’INSEE estime que la population de Mayotte s’élève à 299 300 d’habitants en 2021.

Les estimations de la démographie mahoraise divergent selon les sources. Elles sont sujettes à caution dès lors qu’elles prennent en compte le nombre d’étrangers clandestins présents sur le territoire. L’INSEE estime que la population de Mayotte s’élève à 299 300 d’habitants en 2021.
La population connaît une très forte croissance, de loin la plus élevée des départements français : +3,8 % par an entre 2012 et 2017. À l’horizon 2050, entre 440 000 et 760 000 habitants vivraient à Mayotte selon différents scénarii étudiés.
Cette pression démographique a des répercussions considérables sur l’aménagement du territoire, dans toutes ses dimensions.

FAIRE AVEC UNE SITUATION FONCIERE COMPLEXE

Les prix demandés pour le m² de foncier atteignent 300 € et plus dans les secteurs centraux.

Socle de l’aménagement urbain et agricole, la question foncière est au centre des préoccupations de tous les Mahorais parce qu’elle touche à un ressort fondamental de leurs traditions de fort attachement à la terre et qu’elle renvoie aux coutumes et aux droits d’usage, aux pra­tiques d’appropriation, à la tradition orale, etc.

Le foncier reste largement régi par un droit coutumier local non formalisé par des écrits, qui reconnaît la propriété collec­tive à usage familial, avec absence d’enregistrement. Malgré l’existence d’un cadastre qui couvre la totalité de l’île et désigne les occupants coutumiers, en attente de régularisation, et les propriétaires juridiques, nombre de propriétaires ne sont pas connus notamment à cause des fréquentes indivisions. Les occupations sans titre sont nombreuses et les expulsions rares.

L’Etat a mis en place une politique volontariste de régularisation du foncier au travers de la Commission d’urgence foncière (CUF). Mais la régularisation entrainant la taxation du foncier, certains propriétaires hésitent à se manifester.

La valeur du foncier est artificiellement élevée dans la mesure où le nombre de parcelles à vendre est faible comparativement aux besoins en terrains. Les prix demandés pour le m² de foncier atteignent 300 € et plus dans les secteurs centraux (Mamoudzou, Kawéni), et peuvent descendre à 100 € dans les secteurs plus reculés. Mais les transactions sont rares et les valeurs de référence difficiles à établir. La présence d’habitat illégal ajoute à la complexité de la mobilisation du foncier. La concentration de la demande sur les secteurs centraux et recherchés (Mamoudzou, Kawéni, Hauts-Vallons) s’accentue du fait de l’insécurité et de la congestion automo­bile.

AMENAGER POUR REPONDRE A L’ACCROISSEMENT DEMOGRAPHIQUE ET REPONDRE AUX BESOINS DE LA POPULATION

Pour loger la population de Mayotte, il serait nécessaire de construire entre 3 000 à 4 000 logements/an.

La densité de la population de Mayotte est parmi les plus élevées de France. Les espaces publics, les équipements et les infrastructures de transport n’ont pas été dimensionnés pour ce volume d’habitants. Rééquilibrer le territoire par la programmation urbaine et par la mutualisation des équipements structurants est devenu une nécessité.

De programmation urbaine, il n’est rarement question : il y a agglomération de constructions plus que ville.

La consommation foncière se fait largement au gré des opportunités, hors règle. Les documents d’urbanisme sont souvent peu opérants ou peu respectés ; les occupations sans titre et les constructions sans permis ne sont pas sanctionnées ; il n’y a pas de police de l’urbanisme ni de poursuites judiciaires.

Cette logique de l’opportunité fait que les nouveaux logements ne sont pas nécessai­rement connectés aux réseaux de transport, d’assainissement, d’énergie ou même d’eau potable, que les espaces publics ne sont pas aménagés, que les densités sont trop faibles pour rendre solvables certains services et commerces, etc. Les principes architecturaux et urbains d’alignement, de densité, de hauteur de construction… sont le plus souvent absents ou ignorés.

Cette spontanéité entraine une artificialisation des terres naturelles et génère des risques face aux aléas naturels quand les logements sont construits dans les ravines ou les mangroves : inondations, glissements de terrain, submersion marine, etc.

Le territoire subit un important développement d’habitat informel et insalubre en raison de l’offre en logement insuffisante et inadaptée aux ressources financières des populations.

Il est complexe d’y produire des logements en raison du manque de terrains disponibles et des coûts de construction élevés.

Entre la nécessaire production massive de logements (entre 3 000 à 4 000 logements/an) et d’équipe­ments et la préservation des espaces naturels et agricoles, la recherche d’un équilibre est périlleuse. Les enjeux urbains sont nombreux : restructuration des espaces bâtis, densification des logements, respect des modes d’habiter, décongestion des routes, articulation des projets d’aménagement et de transports…

STRUCTURER ET INVENTER UNE ECONOMIE

L’enjeu est de développer une économie formelle dans le commerce, les services et la construction.

Une part importante de l’économie est informelle, ce qui entraine des manques à gagner fiscaux nationaux et locaux. Cette économie souterraine a toutefois l’avan­tage d’assurer la subsistance de populations à très faibles revenus. L’une des difficultés est que la légalisation par l’implantation d’activités par exemple dans des Zones d’activités économiques (ZAE) génère pour les entreprises des coûts immobiliers et fiscaux.

L’enjeu est donc de développer une économie formelle dans le commerce, les services et la construction. Et d’initier une économie productive. L’insularité et la faible dimension du territoire mettent en avant le développement d’une économie de niche, s’appuyant sur la richesse naturelle de l’île. Ce développement doit rester bénéfique aux populations de l’île. Il pourrait s’appuyer sur la structuration de différentes filières à haute valeur ajoutée : d’excellence (ylang-ylang…), pêche, écotourisme (en termes d’offre d’hébergement, d’offre de loisirs et d’aménités touristiques – sécurité, propreté, accessibilité de l’île et des hôtels).

Le particularisme écologique de Mayotte pourrait permettre d’explorer les possibilités de contribution du territoire aux techniques et développements industriels d’inspiration biomimétiques. De manière générale, le département doit utiliser ces atouts pour développer une économie lui permettant de rayonner à l’échelle de l’océan Indien.

PROFESSIONNALISER LE SECTEUR AGRICOLE

Le développement de l’agriculture reste fortement lié à l’enjeu d’irrigation, peu développée.

La surface exploitable par l’agriculture à Mayotte est estimée à 20 700 ha, soit 55 % du territoire (une fois retirées les zones urbaines et les zones natu­relles protégées). 92% des surfaces aujourd’hui cultivées sont occupées par des cultures vivrières (banane, manioc, embrevade et autres). 80 % de la production agricole est auto-consommée ; elle n’est traditionnellement pas considérée comme un bien de consommation, mais comme une ressource élémentaire qu’on partage avec sa fa­mille et ses connaissances. Les exploitations mahoraises sont de très petite taille : 0,45 hectare cultivé en moyenne par exploitation, 44 % des exploitations exploitent moins de 2 500 m2.

La population agricole est importante mais peu de ménages contribuent aux circuits de distribution organisés (coopérative, groupements de producteurs…). La Direction de l’agriculture, de l’alimentation et des forêts (DAAF) dénombre 13 000 très petites exploitations, 2 500 exploitations intermédiaires et 200 exploitations professionnelles selon les standards européens.

De nombreux défis restent à relever pour professionnaliser le secteur agricole et en faire une activité économique relais pour Mayotte. En effet, l’accès au foncier est com­plexe, entre terrains publics souvent occupés sans titre, et terrains privés soumis à de très nombreuses indivisions familiales, et un coût inabor­dable (18€/m2 contre 0,6€ en métropole). Outre cette difficulté de base, les agriculteurs doivent valoriser des parcelles souvent difficiles d’accès. 3 % seulement de ces dernières sont à proximité immédiate des exploitations, et 70% sont à plus d’un kilomètre. La distance moyenne à parcourir est de 3 kilomètres, le plus souvent à pied. Enfin, le développement de l’agriculture reste fortement lié à l’enjeu d’irrigation, peu développée (environ ¾ des parcelles ne sont pas irriguées) ainsi qu’aux enjeux liés aux vols et aux dégradations commises par les ani­maux (30 à 40 % des productions vivrières seraient ainsi perdues d’après la DAAF).

Le développement des filières légumes et volailles, associée à de l’inno­vation sur des productions à forte valeur ajoutée aurait tout son sens, permettant de redorer l’appellation d’île aux parfums, tout en se positionnant résolument sur les en­jeux du 21è siècle : extraction végétale, arômes naturels, huiles essentielles, qualité environnementale et sociale de la production, produits sans gluten / sans allergènes, qualité française sur certaines filières…

L’autre grand enjeu de l’agriculture mahoraise est la capacité à assurer, au moins en­core pour les 10 ou 15 prochaines années, une production alimentaire pour les popu­lations en difficulté qui n’ont pas accès aux filières organisées, trop chères.

L’agri­culture se doit, elle aussi, de contribuer à la préservation de la qualité environnementale de l’île et du lagon. Or, les défrichements sauvages engendrant une érosion importante des sols (culture de manioc à courte rotation), impactent très fortement la biodiversité marine (notamment les coraux), et le développement de l’utilisation de produits phy­tosanitaires (y compris produits interdits en France, importés illégalement). Cela pose question, non seulement sur l’environnement, mais également sur la santé des habi­tants avec des aliments dont la qualité n’est pas garantie.

AMENAGER EN PRENANT EN COMPTE LES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX

Réduire les menaces sur les écosystèmes et préserver les ressources naturelles.

Mayotte dispose d’un patrimoine naturel exceptionnel soumis à des menaces importantes. Les milieux terrestres sont menacés par l’agriculture et l’urbanisation spontanée sur les pentes, sur les berges des cours d’eau et en dehors des espaces urbanisés. Les milieux marins sont menacés par les pollutions liées à l’érosion des sols, à la gestion des déchets et aux effluents urbains (eaux de ruissellement, eaux usées).

Les opérations d’aménagement doivent prendre en compte la protection des espaces naturels. Il s’agit de limiter les extensions urbaines sur les espaces naturels et agricoles en favorisant la densification, de prévoir l’assainissement des quartiers existants encore non reliés au réseau ou dénué d’assainissement non collectif, et de ceux à créer, de limiter les risques d’érosion en préservant les zones soumises aux risques naturels.

Le caractère insulaire de Mayotte implique des ressources naturelles limitées et à protéger. Malgré une pluviométrie importante, l’eau est une ressource naturelle menacée : la déforestation assèche les rivières, la pollution des cours d’eau et des sols rend plus difficile la potabilisation. L’alimentation en eau potable et en énergie, la production de matériaux de construction, l’approvisionnement en denrées alimentaires sont autant de problématiques à prendre en compte.

REDUIRE LE FORT SOUS-EMPLOI

Les projets d’aménagement du territoire doivent soutenir les dynamiques économiques.

Le taux de chômage est d’environ 30 % de la population en âge de travailler en 2021. Une part importante des jeunes mahorais(e)s, notamment des jeunes diplômés, émigre alors que Mayotte manque d’actifs qualifiés et est obligée d’importer des compétences.

Au-delà de la sanctuarisation des fonciers agricoles et de la production de fonciers dédiés aux activités économiques et d’une offre immobilière adaptée (locaux artisanaux, petite industrie, espace de coworking, hôtel d’entreprise, pépinière d’entreprises…), les projets d’aménagement du territoire doivent soutenir les dy­namiques économiques et participer à structurer des filières dans les secteurs agricole, aquaculture, BTP, tourisme, formation, énergie…

ASSURER LE DEVELOPPEMENT DE LONG TERME PAR L’ACCES A L’EDUCATION ET A LA FORMATION

Il faut construire ou rénover 1 000 classes en maternelle et primaire, ce qui représente plus de 50 écoles.

C’est le 1er défi en importance. Il est quantitatif au vu du nombre de classes à construire mais aussi qualitatif car l’élévation du niveau de compétence est essentielle pour assurer le développement de l’archipel.

Il faut construire ou rénover 1 000 classes en maternelle et primaire, ce qui représente plus de 50 écoles. Le « plan d’avenir » identifie 6 nouveaux collèges pour 5 500 élèves, l’extension de 98 salles de classe pour 3 250 élèves et 4 nouveaux lycées accueillant 8 300 élèves d’ici à 2025.

L’enseignement supérieur et la recherche sont sous dimensionnés au regard des besoins réels. Seuls 18 % des étudiants poursuivent leurs études à Mayotte en 2017.  Seul pôle universitaire du département, situé à Dembéni, le Centre universitaire de formation et de recherche (CUFR) a été créé en octobre 2011.  Il est confronté à une augmentation exponentielle de ses effectifs. Il accueille 1 124 étudiants en 2017 (contre 800 en 2012), alors qu’il y avait plus de 2 700 bacheliers en 2017, chiffre en constante progression, et que près d’un tiers d’entre eux souhaitaient intégrer une licence au CUFR.  L’exigüité des locaux, conjuguée à un nombre important de redoublants (voire triplants et quadruplants) de première année de licence, contraint le CUFR à refuser l’inscription de nouveaux étudiants. Chaque année, depuis la rentrée 2012, un arrêté préfectoral est pris dans le but de limiter les effectifs de première année.

En dehors du CUFR, l’offre d’enseignement supérieur est essentiellement réduite à 12 BTS qui accueillent 450 élèves et à l’Institut des Etudes de Santé du CHM qui accueille une centaine d’étudiants.

L’offre de recherche est réduite à deux laboratoires de recherche au CUFR, au CIRAD et au Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM). L’Institut de recherche pour le développement (IRD), l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (IFREMER) et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) n’ont à ce jour pas d’antenne physique à Mayotte.

Le déploiement de l’enseignement supérieur et de la recherche est un objectif affiché et partagé par l’ensemble des acteurs ; il implique l’accueil de nouveaux organismes et le développement des infrastructures existantes.

Nos missions

Nous œuvrons pour un territoire soutenable et résilient.

Organigramme

Pour mener à bien ses missions, l’EPFAM est organisé de la manière suivante :

Gouvernance

Nos instances de délibération et notre gouvernance partagée des opérations.
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